Plus du quart de la production de chaleur est déjà d’origine renouvelable, mais il faut continuer à la décarboner et la France en a la capacité !

L’AFPG, le CIBE, la FEDENE, le SER et UNICLIMA, avec le soutien de l’ADEME, publient la 8e édition du Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération. Ce bilan annuel révèle que malgré une augmentation de la production issue de sources d’énergie renouvelable et de récupération (EnR&R), la chaleur renouvelable ne représente encore que 27,8 % de notre consommation de chaleur en 2023. Grâce à un bouquet de solutions matures et performantes qui valorisent de nombreuses ressources locales renouvelables et de récupération (biomasse, chaleur du sous-sol, chaleur fatale, déchets ménagers, chaleur de l’air ambiant, etc.), la France a tout pour réussir cette transition énergétique en s’appuyant sur des décisions politiques fortes plaçant les territoires au cœur de l’équation.

 
Evolution de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale de chaleur en France Métropolitaine

 

Il faut amplifier et accélérer la décarbonation de la chaleur

La majorité de l’énergie que nous consommons sert à produire de la chaleur, devant la production d’électricité ou le transport. Cette chaleur, essentielle pour le chauffage des bâtiments, la production d’eau sanitaire ou les procédés industriels, est cependant encore largement produite à partir d’énergies fossiles et importées, fortement émettrices de gaz à effet de serre. Afin d’éviter de s’enfermer dans des situations de dépendances stratégiques vis-à-vis d’autres Etats et de préserver notre souveraineté énergétique, il est indispensable d’accélérer la décarbonation de la chaleur.

 

Investir dans la chaleur renouvelable, c’est profitable !

Dans un contexte d’instabilité des prix des énergies fossiles, les systèmes individuels et collectifs de chaleur renouvelable et de récupération sont basés sur des équipements et des réseaux à longue durée de vie qui valorisent des ressources locales à des prix maîtrisés. Ces solutions éprouvées constituent des leviers puissants et immédiats de création d’emplois non délocalisables, de vitalité des territoires et de protection du pouvoir d’achat s’appuyant sur le savoir-faire de filières industrielles au service de la transition énergétique.

Le Fonds Chaleur a permis depuis 2009 d’aider plus de 8 500 installations totalisant une capacité de production de 45,4 TWh/an de chaleur renouvelable et de récupération. Comme le rappelle l’ADEME, le Fonds Chaleur a une efficacité économique et écologique exceptionnelle : 36 euros seulement de soutien public par tonne de CO2 évitée en incluant les dispositifs pour la production de chaleur à partir de biomasse pour l’industrie (Appels à projets BCIAT et BCIB de France 2030). La production de chaleur constitue un formidable levier d’investissement pour le développement économique des territoires : 14 milliards d’euros ont été investis depuis la création du Fonds Chaleur en 2009, soit près de 4 fois le montant total des aides distribuées.

 

Faire du développement de la chaleur renouvelable et de récupération une composante centrale de la politique énergétique de la France

Le projet de troisième programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) mis en consultation par le Gouvernement à la fin de l’année 2024 a correctement identifié l’enjeu de la décarbonation de la chaleur, en proposant d’augmenter fortement la production de chaleur renouvelable et d’accélérer le développement des réseaux de chaleur pour se passer rapidement des énergies fossiles. Les objectifs de la PPE 3 doivent ainsi permettre d’atteindre une consommation de chaleur renouvelable d’au moins 276 TWh en 2030, et d’au moins 330 TWh en 2035. À moins de 6 ans de la première échéance, la France doit
urgemment dimensionner les moyens financiers et humains en cohérence avec ces objectifs de développement en s’appuyant sur des solutions éprouvées.

 
Part de chaque filière dans la production de chaleur renouvelable en France métropolitaine en 2023

 
À l’heure où le projet de PPE 3 appelle à pérenniser et à accroître le soutien au Fonds Chaleur, son enveloppe 2025 a été stabilisée à hauteur du budget 2024, déjà insuffisant face à la dynamique des projets collectifs et industriels. Il est essentiel de définir une trajectoire pluriannuelle du Fonds Chaleur pour éviter le report ou l’annulation des projets à soutenir.

Les usages domestiques liés à des équipements individuels (appareils de chauffage au bois, pompes à chaleur aérothermiques et géothermiques, chauffe-eaux solaires) représentent près de 63% de la production de chaleur renouvelable en 2023. Le dispositif MaPrimeRénov’, essentiel pour l’accompagnement des particuliers dans leurs travaux de rénovation et de transition énergétique, a également connu des instabilités et des baisses de forfait pour le chauffage au bois en 2024. Une nouvelle baisse a été votée pour 2025. Il est primordial que les dispositifs d’aide soient stables et pérennes afin de soutenir la production de chaleur renouvelable dans le secteur domestique. Concernant la biomasse, première énergie renouvelable pour la production de chaleur, sa contribution au mix énergétique est essentielle. Les arbitrages actuels sur les moyens interviennent alors même que le débat sur la disponibilité de la biomasse forestière n’a pas encore livré ses conclusions. Il est donc primordial que l’ensemble des acteurs concernés par la production et les usages de la biomasse partagent leurs données et leurs analyses de la situation. Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) créé en 2024 sur cet enjeu aura un rôle important pour construire un diagnostic partagé avec l’ensemble des parties prenantes.

 

Le bois-énergie : un choix stratégique pour l’avenir, énergétique et écologique, de la France

 

Récemment, certains ont appelé à cesser les subventions pour le bois-énergie en raison de son présupposé impact climatique et sanitaire.

Pour répondre à cette tribune, et dans un contexte d’attaques fréquentes et de plus en plus désinhibées contre le bois-énergie, le SER a initié une démarche de réponse coordonnée avec la FEDENE et le Comité Interprofessionnel du Bois-Energie (CIBE) dans un courrier adressé directement à la Ministre Agnès PANNIER-RUNACHER.

Ce courrier rappelle que :

  • le bois-énergie est une énergie renouvelable qui, contrairement aux énergies fossiles, permet d’atteindre la neutralité carbone (le CO2 émis par sa combustion a été préalablement absorbé par la forêt, assurant un équilibre à l’échelle d’une vie humaine) ;
  • tous les scénarios énergétiques (RTE, ADEME et NEGAWATT) montrent que le bois-énergie restera indispensable pour couvrir les besoins énergétiques non-électrifiables ;
  • le bois-énergie nous éloigne de la dépendance aux énergies fossiles importées ;
  • des dispositifs comme le Fonds Chaleur et MaPriveRénov’, contribuent à moderniser les équipements pour améliorer la qualité de l’air, en particulier dans les zones rurales.

Arrêter le soutien au bois-énergie, c’est fragiliser des millions de Français, c’est accroître leur dépendance aux fluctuations des prix des énergies importées, et c’est ralentir la transition écologique et c’est faire la promotion des énergies fossiles.

Le bois-énergie, largement disponible et géré durablement en France, renforce notre souveraineté et sécurité énergétique. Nous appelons à poursuivre les efforts pour un avenir énergétique durable et souverain. Continuons à avancer ensemble vers une France moins dépendante des énergies fossiles et plus résiliente face aux défis climatiques.

 

Lettre ouverte aux parlementaires

16 octobre 2024

 

Mesdames, Messieurs les Parlementaires,

Au cours des derniers mois, la facture d’électricité s’est régulièrement trouvée au coeur de l’actualité, dévalorisant de fait les atouts du système électrique français et de ses acteurs.

L’électricité constitue un des piliers de la stratégie énergétique de la France pour garantir notre souveraineté, notre trajectoire climatique et répondre aux enjeux de pouvoir d’achat et de compétitivité.

Les énergies fossiles, qui nous rendent dépendants du contexte géopolitique, représentent encore deux-tiers de notre consommation nationale d’énergies finales et pèsent lourdement sur notre balance commerciale avec des importations énergétiques qui s’élèvent chaque année à plus de 65 milliards d’euros.

La loi de finances pour 2024 a entamé la sortie du bouclier tarifaire pour toutes les énergies, avec dans un premier temps une augmentation de l’accise électricité, passant pour les ménages de 1 €/MWh HT à 21 €/MWh HT au 1er février 2024.

Le projet de loi de finances pour 2025 qui a été présenté la semaine dernière prévoit finalement que le tarif de l’accise pourra être compris entre 30 €/MWh HT et 50 €/MWh HT, dépassant ainsi très largement le niveau d’avant crise.

Pour rappel, la facture d’électricité est structurée autour de trois grandes composantes :

  • Le coût associé à la fourniture d’électricité, couvrant notamment les coûts de production, d’approvisionnement et de commercialisation de l’électricité ;
  • Le coût associé à l’acheminement de l’électricité, qui vise à rétribuer l’utilisation des réseaux électriques ainsi que les investissements nécessaires à travers le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité (TURPE) ;
  • La fiscalité de l’électricité, constituée de deux taxes spécifiques (accise sur la consommation et CTA) auxquelles s’applique la TVA.

Cette fiscalité qui représente d’ores et déjà près d’un tiers du montant total de la facture d’électricité, pourrait en constituer demain le premier poste, induisant que les consommateurs d’électricité contribuent plus au budget de l’Etat qu’au bien et service qu’ils consomment.

Alors que notre pays est confronté à une situation politique et budgétaire inédite, le projet de loi de finances pour 2025 que vous examinerez dans les prochaines semaines devra acter des efforts nécessaires pour engager le redressement des comptes publics.

Dans cette perspective, le projet présenté par le Gouvernement entend procéder à une augmentation globale de l’accise de l’électricité à un niveau jamais atteint jusqu’ici, ce qui constituerait un contresens écologique.

En effet, au-delà des enjeux de décarbonation et de souveraineté, l’électrification des usages constitue, aux côtés de la sobriété et des autres énergies décarbonées, un des leviers de réponse aux enjeux de pouvoir d’achat et de compétitivité : les technologies électriques décarbonées (véhicules électriques, pompes à chaleur, systèmes de pilotage et de flexibilité, électrification indirecte via l’hydrogène décarboné, systèmes électriques pour l’industrie…) sont des vecteurs d’efficacité climatique et contribuent à la baisse de la facture énergétique globale.

De plus, cela conduirait à remettre en cause la politique industrielle sous-jacente aux enjeux de décarbonation et à fragiliser l’ensemble des acteurs économiques, des industriels aux artisans, qui portent ces stratégies dans nos territoires.

Encourager les Français à s’équiper et électrifier leurs usages ne peut se faire avec une fiscalité de l’électricité qui augmente décourageant de fait les changements d’énergie dans les usages finaux. Si les Français ne peuvent avoir confiance dans des choix en faveur d’une électrification massive de leurs usages, notre dépendance aux énergies carbonées persistera, nous éloignant d’autant de nos objectifs de décarbonation.

Le contexte politique et budgétaire sans précédent dans lequel vous exercez votre mandat ne doit pas nous faire perdre de vue la portée et les conséquences des décisions que nous prenons aujourd’hui. Il est donc primordial de disposer d’une politique fiscale cohérente avec nos objectifs de transition énergétique et partant, de prendre en compte la facture énergétique dans sa globalité en engageant une réforme structurelle de la fiscalité des énergies. Pour cela, il convient d’acter des choix collectifs stables et ambitieux pour faire de l’électricité, d’ores-et-déjà décarbonée, une énergie compétitive face aux énergies fossiles.

Nous sommes convaincus que le Parlement saura se saisir de ces enjeux afin de préserver le pouvoir d’achat des Français et engager les transformations qu’appelle une transition énergétique juste et durable.

Vous pouvez compter sur notre soutien et notre implication pour réussir la transition énergétique.

 

Télécharger la lettre ouverte :

Lettre ouverte aux députés

22 juillet 2024

 

Madame la Députée, Monsieur le Député,

À la suite des récentes élections législatives, les sept fédérations et associations professionnelles soussignées – Enerplan, la FEDENE, France Renouvelables, France gaz, le Syndicat des énergies renouvelables, la SFEN et l’Union Française de l’Electricité – souhaitent, par la présente, exprimer les attentes portées par le secteur énergétique pour accélérer la décarbonation de nos usages énergétiques, renforcer notre souveraineté industrielle et économique face au reste du monde et améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens.

Au cours des prochains mois, vous aurez un rôle clé à jouer afin d’offrir aux acteurs industriels que nous représentons la visibilité et la stabilité dont ils ont besoin pour enclencher et optimiser les investissements permettant de garantir la sécurité énergétique, une transition énergétique accessible à tous les citoyens, la compétitivité de nos entreprises, et développer des emplois partout dans nos territoires.

 

1. Mettre en œuvre la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie et la stratégie nationale bas-carbone permettant aux filières de s’organiser

Nous appelons à publier les documents programmatiques basés sur le consensus des différentes concertations menées depuis plusieurs mois, permettant de maintenir la compétitivité du mix énergétique, garantir la sécurité d’approvisionnement pour les générations qui viennent, décarboner les usages énergétiques et faire de cette transformation un vecteur de réindustrialisation du pays.

Les stop and go sont préjudiciables à nos industries du temps long.

Afin de donner aux opérateurs de l’Etat (ADEME, ANAH…) les moyens d’accompagner la mise en œuvre des solutions de décarbonation, la stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique annoncée pour 2025 doit également être publiée. Ainsi, les collectivités pourront elles-mêmes s’engager dans cette transition.

 

2. Améliorer le pouvoir d’achat sans obérer les investissements d’avenir

La facture d’énergie est une préoccupation majeure pour nos concitoyens et nos entreprises. Nous recommandons de :

  • Réaliser la décarbonation des usages énergétiques afin de protéger les consommateurs de la volatilité des prix des énergies.
  • Renforcer les dispositifs d’aides à destination des ménages modestes et très modestes (chèque énergie, MaPrimeRénov’, soutien à la mobilité propre…), des collectivités (rénovation des bâtiments publics et décarbonation des territoires…).
  • Mettre en œuvre des mesures permettant de mieux partager la valeur de la transition énergétique avec les territoires ainsi que leurs habitants et acteurs économiques.
  • Mettre en œuvre la réforme du cadre de marché européen en utilisant les nouvelles possibilités de développement des contrats moyen-long terme et assurer une solidarité entre pays membres de l’UE nous permettant de faire face aux crises.

 

3. Renforcer la compétitivité des filières industrielles en France et en Europe

Pour rester compétitifs sur la scène internationale et soutenir une base industrielle en France et en Europe, nos industries ont besoin d’un cadre favorable, au niveau national et européen, ainsi que d’un engagement fort de la part des pouvoirs publics. L’adoption récente du règlement européen dit « Net-Zero Industry Act » nous permet désormais de déployer au niveau national des politiques concrètes dans ce domaine.

Nous proposons de poursuivre et approfondir ainsi une politique industrielle ambitieuse des équipements stratégiques de la transition énergétique.

Notre système énergétique et nos filières industrielles sont à un tournant crucial. Elus de la Nation, vous aurez durant cette nouvelle mandature à engager la France dans une transition énergétique équitable et attractive. Nous avons besoin de prévisibilité et de stabilité pour attirer les investissements privés dans un cadre budgétaire contraint et préparer les compétences nécessaires à sa mise en œuvre aujourd’hui et demain.

Vous pouvez compter sur notre soutien et notre implication pour réussir la transition énergétique.

 

Télécharger la lettre ouverte :

Energies renouvelables : façonner le destin énergétique de l’Europe

A l’approche des élections européennes, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) publie, sous la forme d’un livret de propositions, sa ‹‹ feuille de route pour une Europe décarbonée ››. L’objectif de cette publication est de faire avancer un certain nombre de mesures qui peuvent être intégrées dans la législation européenne, mais aussi d’interpeller les candidats sur le sujet de la transition énergétique.

Livret de propositions - Élections européennes 2024

Au-delà de l’histoire commune du continent, l’Europe est une puissance économique intégrée, confrontée à la concurrence de la Chine ou des États-Unis, où l’accès à l’énergie est un enjeu crucial en termes de compétitivité comme de souveraineté. Dans le respect des prérogatives de chaque État membre, c’est une véritable Union européenne de l’énergie qui doit se construire à travers une politique ambitieuse et exemplaire – et les énergies renouvelables constituent un pilier central de cette politique. C’est d’ailleurs le sens de l’objectif de 45 % d’énergies renouvelables dans l’Union européenne d’ici à 2030, et celui qui est en cours de définition pour 2040.

A travers ce document intitulé « Energies renouvelables : façonner le destin énergétique de l’Europe », le SER appelle les candidats qui se présentent aux prochaines élections européennes à intégrer dans leur programme des actions permettant à l’Europe et à la France d’être plus souveraines sur le plan énergétique, en accélérant notre sortie des énergies fossiles pour redevenir une terre d’innovation, et plus souveraines sur le plan industriel.

Au total, 23 propositions sont à retrouver dans ce livret qui s’articule autour de la complémentarité intrinsèque des filières renouvelables – électriques et non électriques – qui constituent l’ossature de notre futur système énergétique.

 

‹‹ Face à l’urgence climatique, et comme nous y engage l’accord de Paris, nous avons le devoir de conduire une transition énergétique permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cette transition aura également pour bénéfice, en nous débarrassant progressivement des énergies fossiles, de nous libérer d’une dépendance géopolitique dont nous avons tous pu mesurer le coût. Cette problématique s’appliquant à l’ensemble de l’Union européenne, la transition énergétique ne pourra se faire sans une Europe de l’énergie forte ››, déclare Jules NYSSEN, Président du SER.

 

Les énergies renouvelables couvrent plus de 30% de la consommation électrique française

La puissance totale du parc électrique EnR – hydroélectricité, éolien, solaire photovoltaïque et bioénergies confondus – s’élève, fin 2023 à environ 70 GW (70 229 MW en considérant la puissance à terme des parcs en cours de construction). Cela représente une hausse d’environ 5 GW sur l’année 2023, les filières « solaire photovoltaïque et éolien terrestre » comptant respectivement pour 3 137 MW et 1 221 MW de nouvelles capacités raccordées. Concernant la filière « éolien en mer », les parcs en cours de construction à Saint Brieuc & Fécamp représenteront à terme 993 MW (dont 360 MW installés en 2023).

Évolution de la puissance installée

Le volume de production renouvelable a représenté 30,9% de la consommation d’électricité de la France continentale au cours de l’année 2023. La production a nettement progressé à 135,6 TWh contre 110,4 TWh en 2022, toutes les filières contribuant à cette hausse de la production du fait du rétablissement des stocks hydrauliques et de l’ajout de nouvelles capacités pour les filières éolienne et solaire.

 

Solaire photovoltaïque

La puissance du parc solaire s’élève à 19 047 MW au 31 décembre 2023, l’augmentation du parc raccordé en 2023, de 3 137 MW, est en hausse de plus de 300 MW par rapport aux années 2021 et 2022. A fin 2023, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) visait un parc de 20 100 MW (hors Corse), ce qui représente près de 1 GW d’écart par rapport à l’objectif, soit environ l’équivalent d’un semestre de retard.
Avec 21,6 TWh produits en 2023, en hausse de près de 16,5 % par rapport à 2022, la filière solaire confirme son développement et atteint un taux de couverture de 4,9 % de la consommation électrique annuelle de la France continentale. De juin à août, ce taux dépasse les 8 %.

 

Eolien terrestre

Le parc éolien terrestre atteint 21 815 MW au 31 décembre 2023. Sur l’année, la croissance s’élève à 1 221 MW, soit une baisse de près de 500 MW après le rebond 2022. A fin 2023, la PPE visait un parc éolien terrestre hors Corse de 24 100 MW, objectif manqué de plus de 2 GW, ce qui correspond à près d’un an et demi de retard.
La filière a produit un volume record de 48,9 TWh sur les douze derniers mois, en hausse de 27,7% par rapport à l’année 2022. Le taux de couverture annuel de la consommation de la France continentale par l’éolien terrestre dépasse ainsi pour la première fois 11 % et s’établit à 11,1 % pour l’année 2023, en hausse de près de 3 points par rapport à 2022 (8,4 %).

 

Eolien en mer

Le parc éolien en mer fait son apparition dans cette édition du panorama de l’électricité renouvelable. Il atteindra 1 477 MW courant 2024, la puissance à terme des deux parcs en cours de construction à Saint-Brieuc et Fécamp (993 MW à terme) s’ajoutant à celle du parc de Saint-Nazaire. La puissance effectivement installée à fin décembre atteint 840 MW au total. A fin 2023, la PPE visait un parc éolien en mer (hors Corse) de 2 400 MW.
La filière a produit 1,9 TWh sur les douze derniers mois, en forte hausse par rapport à 2022 du fait de la montée en puissance du parc. Le volume de production de l’éolien en mer a représenté 0,4 % de la consommation française sur l’année.

 

Hydroélectricité

Le parc hydroélectrique est stable avec une puissance installée de 25 684 MW (dont 222 MW en Corse). L’objectif PPE d’un parc hors Corse de 25 700 MW à fin 2023 est atteint à 99,1 %.
La production hydroélectrique renouvelable s’est élevée à 54,8 TWh en 2023, en forte augmentation par rapport à 2022 qui avait connu une forte sécheresse (+23,4 %). Le volume de production d’hydroélectricité renouvelable a représenté 12,5 % de la consommation en France continentale pour l’année 2023.

 

Bioénergies électriques

La filière des bioénergies électriques (incluant la production à partir de déchets) atteint une puissance installée de 2 207 MW, avec 44 MW de nouvelles capacités.
Sa production renouvelable s’est élevée à 8,4 TWh sur l’année 2023, en baisse de 1,6% par rapport à 2022. La filière couvre ainsi toujours 1,9 % de l’électricité consommée en 2023 en France continentale.

 

Afin de répondre aux objectifs de la loi énergie-climat de porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans le mix de production électrique en 2030, les réseaux de transport et de distribution continuent d’évoluer pour permettre l’intégration de l’électricité renouvelable, tout en garantissant la sécurité et la sûreté du système électrique, ainsi que la qualité d’alimentation des consommateurs.

Ces résultats sont issus du Panorama de l’électricité renouvelable au 31 décembre 2023, élaboré par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), RTE, Enedis et l’Agence ORE (Opérateurs de Réseaux d’Energie). Ce document est complété d’un supplément technique sur les Technologies pour la production d’électricité renouvelable.

Le SER répond à la consultation publique sur le projet de Stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC)

Une stratégie qui propose un récit clair, prérequis essentiel pour embarquer les Français dans la transition énergétique

Le SER se félicite que le projet de Stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) rappelle tout d’abord les grands enjeux auxquels notre pays doit faire face : souveraineté, compétitivité et accélération de la lutte contre le changement climatique. Il est en effet essentiel de partager le constat de l’urgence de sortir des énergies fossiles, d’avoir conscience des leviers dont nous disposons et de l’échéance de temps à laquelle ils sont réellement mobilisables.

Dans ce contexte, et au-delà des efforts importants de baisse de consommation, la SFEC rappelle que les énergies renouvelables électriques seront les seules sources capables de couvrir l’augmentation anticipée de la demande électrique d’ici 2030 (+10%), notamment du fait des ambitions de réindustrialisation. La SFEC doit en effet refléter les effets attendus de la loi d’accélération des énergies renouvelables (APER), qui a vocation à permettre l’ajout de capacités de production additionnelles à court-terme.

Il est tout aussi important de reconnaître que l’électrification des usages ne pourra pas répondre à l’ensemble de nos besoins : le SER se félicite que, bien plus qu’auparavant, la stratégie proposée reconnaisse enfin le rôle fondamental que devront jouer les énergies renouvelables non-électriques, avec un doublement de la production de chaleur renouvelable d’ici 2035.

Pendant trop longtemps, l’utilité sociale des énergies renouvelables n’a pas été suffisamment mise en avant, rendant plus difficile leur appropriation locale. La SFEC, en rappelant qu’elles sont essentielles au « bouclage » de l’équation énergétique globale, participe ainsi à inscrire les énergies renouvelables dans le récit de la transition énergétique.

→ Fort de ce constat, il sera donc essentiel que le prochain volet programmatique de la loi de souveraineté énergétique permette d’asseoir leur place centrale dans le mix énergétique de la France, en inscrivant d’abord un objectif quantitatif pour 2030 aligné avec les ambitions européennes auquel notre pays a souscrit en votant la Directive RED 3, et de ne pas le noyer dans un objectif plus large d’énergie décarbonée.

En effet, comme l’a rappelé la Commission européenne dans son analyse des plans d’action nationaux énergie-climat (PNEC) publiée ce 18 décembre, la contribution attendue de la France à l’objectif européen de la directive RED 3 correspondrait à un objectif national de 44% d’énergies renouvelables dans la consommation d’ici 2030. Or, le SER constate que les volumétries proposées dans la SFEC conduisent à ce que les énergies renouvelables couvrent 45% de la consommation d’énergie finale en 20301. Donc, il est non seulement possible de tenir nos engagement européens sur les ENR, mais la SFEC montre que c’est même indispensable pour atteindre les objectifs de décarbonation ! Rien ne s’oppose donc à la transcription dans la loi de l’objectif fixé par RED 3 et cet alignement permettrait de prendre acte dans la loi de l’ambition portée par la France à travers la SFEC, de garantir le respect de nos engagements européens et de consolider dans la durée l’avantage que constitue la combinaison des ENR électriques et non-électriques avec la production nucléaire.

 

Le SER appelle donc le Gouvernement à inscrire un objectif de 45% d’ENR dans le volet programmatique de la loi de souveraineté énergétique.

→ Il est important de noter que la SFEC fait apparaître un autre enjeu : nous ne pouvons relâcher nos efforts sur aucun levier. A aucun moment l’ambition d’une filière ne doit être le prétexte au relâchement des efforts sur une autre. Face aux enjeux de la transition énergétique, aucune substitution de moyens n’est donc possible. C’est pourquoi le SER demande le maintien dans la loi, comme c’est le cas actuellement, d’objectifs sectoriels spécifiques aux énergies renouvelables. Ceci est essentiel pour maintenir une visibilité industrielle pour les différentes filières d’EnR en France. C’est en effet le cadre législatif qui doit permettre d’apporter une assise juridique aux propositions volumétriques qui seront présentées dans la future Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

 

Le SER appelle donc à maintenir dans le volet programmatique des objectifs sectoriels dans les domaines de l’électricité, de la chaleur et du froid, du gaz et des transports.

 

Un constat partagé sur les filières désormais compétitives

Dans le secteur électrique, la SFEC fait le choix de promouvoir prioritairement les filières compétitives et matures.

Le SER se félicite tout d’abord que le projet de SFEC reprenne les objectifs et la trajectoire du Pacte éolien en mer, qui devra pouvoir s’appuyer sur l’identification de zones identifiées à l’issue du débat public lancé cet automne. De la même manière, la trajectoire proposée pour l’hydroélectricité (incluant les STEP) est conforme aux attentes de la filière.

En matière d’éolien terrestre, la SFEC propose de poursuivre le développement de la filière sur le rythme actuel : le SER estime que la filière est néanmoins capable d’aller plus loin (38 GW en 2030 et 48 GW en 2035), évolution qui sera possible en construisant moins de mâts qu’actuellement grâce à l’augmentation progressive de la taille des machines.

S’agissant du solaire photovoltaïque, le SER note qu’il est proposé de rehausser les objectifs par rapport à la PPE actuelle, avec des cibles hautes (60 GW en 2030 et 100 GW en 2035, contre 19 GW aujourd’hui) qui marque une accélération. Mais nous considérons que cette ambition n’est pas suffisante alors que le solaire photovoltaïque constituera l’une des seules sources d’électricité décarbonée capable d’être installée massivement d’ici 2030/2035, du fait de sa rapidité de mise en service. Le SER insiste donc sur l’importance de rehausser l’ambition et estime souhaitable d’inscrire la France sur une trajectoire de 10 GW/an à partir de 2028 pour viser un objectif de 115 GW en 2035. Le SER a bien noté et soutient la proposition qui figure dans le texte de la SFEC de pouvoir « augmenter l’objectif haut des fourchettes de capacité installée, notamment pour pouvoir lancer des périodes d’appels d’offres supplémentaires », dans le cas où les appels d’offres sont constamment saturés et compétitifs. Mais cette possibilité ne peut pas conduire à minorer les objectifs. Il ne faut pas internaliser les contraintes dans l’objectif, mais faire de l’ambition de l’objectif un moyen de dépasser les contraintes. Et ce n’est pas utopique. A titre de comparaison, et pour l’année 2023, les dernières données montrent que plusieurs pays européens sont aujourd’hui déjà sur des rythmes bien supérieurs à la France : l’Allemagne aura ainsi installé 14,1 GW à la fin de l’année, l’Espagne 8,2 GW, la Pologne 4,6 GW et la Pays-Bas 4,1 GW, quand la France plafonne à 3 GW !

La SFEC indique également que le développement du solaire photovoltaïque devra se faire à travers « une répartition équilibrée du photovoltaïque entre grandes toitures photovoltaïques, centrales aux sols et résidentiel, en tenant compte notamment des coûts potentiellement plus élevés de certaines technologies et de la nécessité de mobiliser au maximum les terrains délaissés et anthropisés tout en exploitant le potentiel de l’agrivoltaïsme ». Le SER formulera dans les prochaines semaines une proposition de segmentation du marché afin de tenir compte de ces enjeux, et de la nécessité d’accélérer en parallèle le développement de l’autoconsommation.

Dans le secteur de la chaleur renouvelable, le SER se félicite de l’ambition volumétrique globale affichée (297 TWh), ce qui marque encore une fois la prise de conscience de la contribution essentielle de ce secteur pour la réussite globale de la transition énergétique. Il est cependant crucial de poursuivre les consultations afin d’affiner les trajectoires des différentes filières, en lien avec la question du « bouclage biomasse » (voir point infra). En particulier, le SER estime indispensable de poursuivre le travail sur les trajectoires des filières mobilisant du bois, et en particulier la filière du chauffage au bois domestique. Enfin, pour soutenir les objectifs affichés pour la géothermie profonde et de surface, le SER demande la mise en œuvre rapide du plan géothermie.

En parallèle, le SER salue l’introduction d’une trajectoire dédiée à la production de froid renouvelable, qui doit cependant dépasser la question du froid livrée par les réseaux, pour également couvrir le froid produit dans le secteur tertiaire via la géothermie de surface, là où les solutions collectives ne sont pas disponibles.

S’agissant des gaz renouvelables, le SER salue l’ambition de production de biogaz issu de méthanisation, qu’il soit valorisé en biométhane injecté (44 TWh) ou en cogénération (6 TWh). La mise en place rapide des Certificats de Production de Biogaz (CPB) est indispensable pour atteindre cette cible. Le SER regrette cependant que la proposition de SFEC laisse le BioGNV et les nouvelles voies de production sans visibilité (cf. infra).

Enfin, et au-delà des objectifs affichés, le SER rappelle l’importance de tenir les trajectoires proposées en veillant à respecter le calendrier d’attribution des projets de la future PPE3, élément essentiel pour atteindre les volumes proposés.

 

Apporter des perspectives industrielles aux filières en développement

Le SER souligne l’importance de donner de la visibilité à des filières qui sont aujourd’hui à des niveaux de maturité technologique moindres, mais qui disposent encore d’une marge de progression sur leur courbe d’apprentissage via les effets d’échelle d’une PPE ambitieuse. C’est d’ailleurs à travers un soutien constant de l’État, notamment dans les précédentes PPE, que les filières aujourd’hui très compétitives (solaire, éolien) ont pu se développer et « faire leurs preuves ».

Ainsi sur l’hydrolien, et alors que le Gouvernement a confirmé son soutien à un projet de ferme pilote, il est important d’apporter en parallèle, comme cela a été fait sur l’éolien flottant, une visibilité industrielle en prévoyant des appels d’offres commerciaux dès la première période de la prochaine PPE, dans la logique de ce qui a été annoncé lors des dernières assises de l’économie maritime par le Président de la République. Le volume proposé de 750 MW attribués d’ici 2030 pourrait se répartir en deux tranches sur les deux principaux sites français du Raz Blanchard et du Fromveur : une première tranche de 250 MW au Raz Blanchard et une seconde de 500 MW divisée entre le Raz Blanchard et Fromveur. 1750 MW pourraient ensuite être attribués en deuxième partie de PPE, en deux ou trois tranches, dont 1500 MW au Raz Blanchard et 250 MW au Fromveur.

De la même manière, le SER plaide pour qu’un objectif sur les nouvelles voies de production des gaz renouvelables (pyrogazéification, gazéification hydrothermale et power-to-gas) soit intégré dans la première période de la prochaine PPE, avec un volume de 11 TWh d’ici 2030.

 

Usages de la biomasse : Pas de priorisation sans diagnostic partagé !

Le SER considère que la proposition des usages de la biomasse (pages 88 et 89) ne repose aujourd’hui sur aucun diagnostic partagé, ce qui nuira grandement à son acceptabilité.

Il est en effet essentiel pour le SER qu’une éventuelle hiérarchisation n’intervienne qu’après que l’ensemble des données sur l’état de l’art et sur les leviers de mobilisation additionnels de la biomasse aient fait l’objet d’une consultation large des parties prenantes. Comme proposé en juillet 2023, le SER appelle à mettre autour de la table les représentants des consommateurs et des producteurs de biomasse afin d’aboutir à une vision holistique du potentiel de biomasse disponible et des filières pouvant les valoriser en complémentarité. Une telle démarche multi-acteurs a notamment été mise en place avec succès sur l’avenir des systèmes électriques sous le pilotage de RTE.

Cette « gouvernance nationale de la biomasse », aujourd’hui inexistante, pourra alors poursuivre plusieurs objectifs :

  1. Clarifier les besoins en biomasse selon différentes temporalités et identifier les potentiels « usages concurrents » : les types de biomasse (forestière, agricole, biodéchets, etc.) ne sont pas homogènes et répondent à des logiques de renouvellement différentes et s’inscrivent dans des logiques de concurrences d’usages très variables. Le SER propose que différents échelons temporels soient étudiés (2030, 2035, 2050) et que les éventuelles hypothèses de transfert d’un usage à l’autre le soient également. Il est par exemple illusoire de penser que le bois mobilisé par le secteur du chauffage domestique pourra être mobilisé pour un usage industriel.
  2.  

  3. Identifier les éventuelles trajectoires de « sobriété matière » envisageables dans les différentes filières : le secteur du chauffage au bois domestique est un très bon exemple d’une filière qui a historiquement baissé ses consommations de bois tout en chauffant un nombre croissant de ménages, en passant de 90 TWh de consommation pour 6,6 millions de ménages équipés en 2013 à une consommation de 75 TWh pour 7,7 millions de ménages équipés en 2023. L’évolution de l’efficacité énergétique des appareils, de l’efficacité thermique des logements et de la qualité du combustible (avec un taux d’humidité contrôlé) permettra ainsi de poursuivre cette trajectoire de sobriété. De la même manière, le taux d’humidité du bois a un impact très important sur le pouvoir calorique des installations de chauffage industriel, utilisé sur site ou dans le cadre de réseaux de chaleur, et la possibilité de recourir à des combustibles plus secs pourrait par exemple faire l’objet de simulations additionnelles pour comprendre les besoins futurs en biomasse.
  4.  

  5. Mettre en lumière les efforts déjà réalisés par les filières et identifier des leviers pour faire « plus avec moins » : la hiérarchisation devra ainsi tenir compte des efforts déjà réalisés par les filières, du potentiel de sobriété envisageable pour chacune d’entre elles et également des co-bénéfices/externalités positives fournis/fournies (ex : bénéfices agronomiques du retour au sol des digestats de méthanisation, allègement de la pointe électrique hivernale grâce au chauffage au bois domestique). Le critère proposé par la SFEC d’analyser « la disponibilité d’alternatives énergétiques à la biomasse pour certains usages » n’est donc pas suffisant.
    De nouveaux leviers (par exemple raccordement des UVE et industriels à un réseau de chaleur pour mieux valoriser la chaleur fatale, financement des évolutions ou des remplacements des chaudières, etc.) pourraient ensuite être proposées.
  6.  

  7. Enfin, cette gouvernance nationale pourrait utilement contribuer à l’établissement de la prochaine Stratégie nationale de mobilisation de la biomasse (SNMB) afin de remplacer l’actuelle qui date de mars 2018 sur la base de données et d’hypothèses encore antérieures. Cette SNMB révisée devra revêtir une dimension régionale forte. Le SER prône un élargissement de la composition des cellules régionales biomasse aux acteurs locaux concernés, en particulier les Régions et les producteurs d’énergies renouvelables.

 

Inscrire l’intégration des nouveaux usagers des réseaux dans la planification énergétique

Le SER se félicite que la SFEC intègre les enjeux des réseaux et d’équilibrage du système dans le contexte d’électrification massif des usages (notamment dans l’industrie), de développement des énergies renouvelables et de renforcement du parc électronucléaire. C’est l’ensemble de la stratégie d’électrification qui amène à revoir structurellement le dimensionnement et les fonctionnalités des réseaux. Les propositions faites devront être retranscrites dans le cadre juridique, en particulier pour faire en sorte que les investissements conséquents à réaliser dans les réseaux soient suffisants et correctement couverts par des mécanismes de financements existants (qui reposent sur les consommateurs et les producteurs) et, si nécessaire, nouveaux (via un soutien budgétaire). Ces mécanismes ne doivent en aucun cas conduire à des arbitrages de non-investissement dans la mesure où tous les curseurs indiquent que ces investissements dans les réseaux d’énergie sont urgents et sans regret.
Le financement ne sera néanmoins pas le seul enjeu, les gestionnaires de réseaux, notamment électriques, vont devoir être accompagnés pour développer le réseau et raccorder plus rapidement. Les délais standards actuels de 7 ans pour créer des postes sources et des liaisons de transport vont sinon conduire à un ralentissement des raccordements d’énergies renouvelables à moyen-terme. Il faut donc approfondir le cadre règlementaire pour donner plus de rapidité opérationnelle aux gestionnaires de réseaux et faire en sorte que leur cadre de régulation soit polarisé dans la direction des délais d’autorisation et de construction des nouveaux ouvrages. Par ailleurs, une mesure comme l’hybridation des sites en mélangeant consommation, stockage et production doit être rapidement mise en œuvre sous la supervision de la Commission de Régulation de l’Energie afin d’augmenter à court-terme le facteur de charge en soutirage et en injection des points de livraison existants, tout en garantissant le bon financement des réseaux eu égard aux questionnements sur le paiement du TURPE et de la quote-part que cela peut légitimement engendrer.

Les réseaux de chaleur devront eux aussi pouvoir s’inscrire dans une logique d’investissement accru, à travers la montée en puissance du Fonds Chaleur, en complément des dispositifs de production individuelle de chaleur renouvelable.

Le stockage (hors STEP) jouera aussi un rôle plus important dans les décennies à venir et le projet actuel de la SFEC souligne à raison l’intérêt de le développer pour renforcer la sécurité d’approvisionnement. Il ne comporte néanmoins pas d’objectif chiffré en matière de stockage par batterie, alors que la filière, en phase de développement, a besoin d’une visibilité pour créer un cadre propice à l’investissement. C’est pour cela que le SER propose d’inscrire une trajectoire de développement de 6 GW minimum en 2030 (hors STEP) comme le propose RTE dans les principaux résultats du bilan prévisionnel 2023 et d’au moins 10 GW en 2035. Il s’agit d’une trajectoire sans regret puisque, parmi les solutions flexibles, les batteries sont une technologie maitrisée dont les coûts sont en constante diminution et dont les services rendus sont nombreux et variés. Afin d’atteindre ces objectifs, cette filière doit faire l’objet de la mise en place d’appels d’offres pluriannuels avec des mécanismes propices pour assurer le financement de projets tels qu’un mécanisme de Contract-for-Difference au sein du mécanisme de capacité de RTE ou au sein d’un appel d’offres ad hoc.

Pour la production d’hydrogène renouvelable, le SER soutient les objectifs d’électrolyseurs installés. Celui-ci doit représenter un seuil minimum afin de produire l’hydrogène essentiellement en France en s’appuyant sur les trajectoires ambitieuses des filières électriques proposées plus haut. Cet objectif doit être décliné en production soit 680 kt d’hydrogène décarboné tel que préconisé par France Hydrogène dans une étude recensant les besoins des acteurs. De plus, un objectif de production d’hydrogène renouvelable doit être inscrit dans la future SFEC et l’objectif doit être en conformité avec le cadre européen prévu par RED 3.

 

Télécharger la version Pdf >>

 

 

[1] En 2030, la consommation d’énergie finale prévue est de 1209 TWh, tandis que la contribution anticipée des filières renouvelables est la suivante : filières électriques (197 TWh) ; filières chaleur et froid (299 TWh) ; filière transport – biocarburants (48 TWh).

Planification des EnR : courrier du SER aux maires et conseillers municipaux

Ce 24 octobre 2023, le SER a adressé un courrier aux maires et conseillers municipaux au sujet de la planification territoriale des énergies renouvelables.

La transition énergétique qui s’engage est d’une ampleur sans précédent. Les énergies de demain seront partout dans nos territoires, au service de nos concitoyens et de nos entreprises. L’échelon communal est crucial pour agir et réaliser la première ébauche d’accélération territoriale des énergies renouvelables.

Ce courrier aux élus locaux replace l’exercice de planification qui leur est demandé au cœur des enjeux énergétiques globaux. Il est accompagné d’un mémo récapitulatif des principales étapes d’identification des zones d’accélération.

Le SER se tient à la disposition des élus locaux pour établir ces cartographies.

 

Extrait du courrier de Jules NYSSEN, Président du Syndicat des énergies renouvelables : « La transition énergétique qui s’engage est d’une ampleur sans précédent. Elle s’accompagne d’une très forte décentralisation de la production d’énergie qui va modifier le rapport de tous nos concitoyens avec celle-ci dans le cadre d’une logique plus circulaire et plus responsable. Cette rupture est porteuse de beaucoup d’opportunités pour notre pays et ses territoires, et elle vient renforcer la démocratisation de l’énergie ! »

 

Lire le courrier >>

Partez à la découverte de notre équipe de France des EnR : 4 athlètes, 4 forces de la nature !

L’équipe de France des EnR est officiellement au complet et fin prête à vivre une saison inédite et exceptionnelle pour relever le défi climatique et gagner le cœur du grand public !

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) lance une campagne de communication dès le lundi 2 octobre qui se déploiera pendant un mois en TV, sur le web et sur les médias sociaux.

Place à une nouvelle plateforme de communication et une campagne impactante qui offre un regard nouveau sur le rôle des énergies renouvelables. Trop souvent encore les énergies renouvelables sont perçues comme des solutions de « compléments » de la transition énergétique. L’enjeu est d’installer un récit positif dans l’opinion publique sur le caractère incontournable des énergies renouvelables dans la transition énergétique française mais également d’affirmer leurs positions vitales dans la production d’énergie en France. 

Ces énergies sont en effet le produit des forces les plus puissantes que l’on puisse trouver sur notre planète : les forces de la nature. Et lorsqu’on pense performance, on pense immédiatement exploits sportifs et athlètes. Profitant de l’agenda sportif actuel (Coupe du Monde de Rugby 2023) et des JO de Paris 2024 qui se profilent, cette campagne opte pour la métaphore sportive à travers une « Équipe de France des énergies renouvelables ». Son objectif : remporter la bataille dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Performantes, impressionnantes et vigoureuses, les énergies renouvelables sont puissantes !
Ecologiques, intemporelles et inépuisables, les énergies renouvelables le sont par nature.
Les énergies renouvelables sont puissantes par nature.

 

Les EnR, c’est une force française

Le choix des énergies renouvelables est un investissement d’avenir et de compétitivité économique pour la France. Pour faire face à l’urgence climatique et réussir sa trajectoire vers la neutralité carbone, la France peut compter sur les énergies renouvelables.

 

Les 4 athlètes de la transition énergétique

A la source de chaque énergie renouvelable, il y a un élément naturel et vital : la terre, le soleil, l’eau et le vent.
Quatre athlètes aux performances et aux caractéristiques tangibles et parfois méconnues.

LA TERRE L'EAU
LE SOLEIL LE VENT

Partez à la découverte de ces forces de la nature >>

 

 

RDV du 2 au 22 octobre pour vibrer à l’unisson avec nos athlètes de l’équipe de France des EnR !

X Linkedin YouTube Instagram

 

Voir toutes les vidéos de la campagne >>

Energies renouvelables et biodiversité : un ‹‹ front commun ›› contre le changement climatique

Le 1er Forum national sur les Energies renouvelables et la Biodiversité s’est tenu mercredi 5 juillet à Paris. Cette première édition a réuni plus de 250 participants autour d’un dialogue constructif entre les filières renouvelables, des parlementaires, les services de l’Etat et les associations de défense de l’environnement. A cette occasion, les parties prenantes ont réaffirmé leur vision et leurs engagements communs dans la lutte contre le changement climatique, tout en rappelant que protection de la biodiversité et déploiement des énergies renouvelables sont compatibles.

Les synergies entre les énergies renouvelables et la biodiversité sont nombreuses, et c’est la démonstration qui en a été faite mercredi 5 juillet lors des débats sur les impacts, les solutions et les bonnes pratiques des filières renouvelables en matière de préservation de la biodiversité.

Les filières renouvelables se mobilisent déjà fortement et depuis de nombreuses années pour mieux intégrer les enjeux de biodiversité dans le déploiement de projets : elles améliorent continuellement leurs pratiques et contribuent à la progression des connaissances scientifiques.

Le changement climatique est aujourd’hui la 3ème cause d’érosion de la biodiversité (IPBES, 2019). Face au défi de la décarbonation et de la lutte contre les effets du changement climatique sur la biodiversité, la France aura besoin de révolutionner son système énergétique et de produire de l’énergie propre – un enjeu à la fois national mais aussi international que ce forum a mis en lumière.

 

‹‹ Cet événement organisé par le SER était une première ! A l’heure où les passions se déchaînent parfois sur les sujets environnementaux et climatiques, ce forum s’est inscrit dans une démarche d’ouverture et de partage pour prendre la mesure de la contribution des énergies renouvelables dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité. Cette journée aura été marquée par des débats passionnants et des points de vue différents sans que personne ne renie ses valeurs ou ne tombe dans la caricature. Dans la perspective des prochains débats sur la future loi de programmation énergie-climat, il est nécessaire de réaffirmer l’approche gagnant-gagnant qui existe entre accélération du développement des ENR et préservation de la biodiversité. ›› déclare Jules NYSSEN, Président du SER.

 
 

Les replays

Replays

 

Plus d’infos sur :
www.forum-enr-biodiversite.fr

 
1er Forum national des EnR et de la biodiversité

Retrouvez le Forum national des énergies renouvelables et de la biodiversité sur Twitter
#ForumEnRBiodiv